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Chronique Economique

La commission Européenne espère faire voter ce mercredi après-midi un texte visant à imposer l'obligation de restaurer la nature

3 min

| Publié le 12/07/23

Un texte qu'on pourrait dénommer « restauration de la nature » provoque des tensions entre eurodéputés. D'un côté, ce texte souhaite instaurer l'obligation de restaurer les surfaces terrestres et les fonds marins dégradés. L'idée de base de ce texte législatif est de conclure que les technologies à elles seules ne pourront pas lutter contre les dégâts du réchauffement climatique et que donc nos écosystèmes et nos habitats naturels, comme des tourbières ou encore des dunes, sont et resteront nos principaux remparts contre le réchauffement climatique. Mais comme le constate la Commission européenne, 60 % des sols de l'Union européenne et 80 % des habitats naturels sont dégradés. Face à ce constat amer et chiffré, un certain nombre de pays, notamment du côté de l'Europe de l'Est, mais aussi des partis plutôt à droite, estiment que s'il faut évidemment restaurer la nature, cela ne doit pas se faire au prix d'un arrêt de mort de toute production économique, industrielle, forestière ou agricole en Europe. Le débat qui a lieu donc en ce moment au sein du Parlement européen montre qu'il y a un clivage politique entre ceux et celles qui estiment qu'il est 0 h -5 et qu'il ne faut donc pas procrastiner avec des mesures drastiques à prendre pour lutter contre ce réchauffement climatique. Et puis, de l'autre côté, ceux et celles qui estiment que cette avalanche de textes va trop vite, va trop fort. Donc, oui, les deux camps se regardent en ce moment en chiens de faïence. En fait, ce débat sur le climat est extrêmement intéressant aussi sur le plan du clivage politique, car jusqu'à présent, en Europe, la voie du compromis était la voie habituelle pour voter ce genre de texte. Or, ici, on est parti sur la voie de la polarisation entre les extrêmes de droite et de gauche, exactement comme aux États-Unis, avec les dégâts que l'on connaît sur la qualité de la vie démocratique. Et d'ailleurs, la preuve de cette radicalisation des extrêmes, c'est que certains députés européens de gauche ne se privent pas déjà d'annoncer par médias interposés que si le texte sur la restauration de la nature n'est pas voté, c'est simple, la gauche barrera la route aux textes portant sur, par exemple, la réduction des pesticides. Et donc le résultat du vote nous dira si le beau mot de la langue française « compromis » aura eu gain de cause ou pas. --- La chronique économique d'Amid Faljaoui, tous les jours à 8h30 et à 17h30 sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.