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Chronique Economique

Le prix est devenu le premier critère de choix d'un achat

3 min

| Publié le 02/06/23

Il y a parfois des signaux faibles qu'il vaut mieux voir avant d'être dépassés par les événements. Mes confrères du quotidien économique français Des Échos ont donc attiré mon regard sur un phénomène aussi bien français que belge et pour tout dire international. Et ce phénomène, c'est que les marques sont en quelque sorte en soldes. Alors c'est normal. Avec le retour de l'inflation, les consommateurs se sont donc mis à privilégier les produits et les services les moins chers. Le prix est donc redevenu le premier critère d'achat d'un produit ou d'un service. Alors le constater, c'est bien. Ce n'est pas très original d'ailleurs, mais c'est interroger, c'est encore mieux. Et si l'inflation est là pour durer, même à des niveaux moindres, n'est ce pas là un danger pour la notion même de marque? A priori, la fonction d'une marque, c'est de permettre d'être rapidement identifié et surtout différencié par le consommateur par une valeur ajoutée supposée ou plutôt réelle, en tout cas par rapport aux marques de distributeur par exemple. Or, on le voit bien aujourd'hui, l'une des marques préférées des Belges et des Français, c'est par exemple action. Et c'est, selon certains experts en marketing, un véritable électrochoc. Car les marques qui ont ou qui essaient de se différencier par des valeurs ou des engagements sont moins audibles que par le passé. Leur message. Alors, à défaut de passer totalement à la trappe, c'est vrai, n'est plus aussi pertinent que par le passé. Face au rouleau compresseur de la baisse du pouvoir d'achat, alors les plus négatives diront qu'on est en train de créer une société sans projet collectif, où chacun veut juste trouver la bonne affaire et ne pas se faire gruger par une société qu'il estime injuste et prédatrice. Et puis d'autres plus optimistes diront que la discount isation de notre société a réintroduit le plaisir de consommer. Plaisir malin, certes, mais le plaisir est de retour. Alors d'autres pensent aussi que ce phénomène de discount isation de nos sociétés va durer et qu'il n'est pas lié seulement au retour de l'inflation, mais qu'il devient d'ailleurs un phénomène culturel et la preuve du style. Il n'y a qu'à voir tous ces défis pour dénicher des bonnes affaires mises en avant par un réseau social comme TIC Toc. Autrement dit, si c'est vrai, le discord devient une culture et pas simplement une niche comportementale. Alors pour les marques, c'est un défi de taille qui se pose elles? Comment se distinguer dans un environnement pareil? Et par ailleurs, les plus pessimistes pourraient se dire que la discount isation de notre société montre clairement que la classe moyenne est en train de se déliter. Et au fait, c'est même pessimiste pourrait presque ajouter que la discrétisation de notre société n'est rien d'autre que la reconnaissance du déclassement de la classe moyenne et sans doute même d'une paupérisation croissante d'une partie de la population. Alors les plus optimistes diront que la discount isation, c'est l'une des réponses aux deux grands défis de notre époque, c'est à dire l'inflation et la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, l'inflation incite les citoyens à plus de sobriété et finalement une forme de décroissance involontaire, mais que beaucoup de personnes appellent de leurs vœux. Ce qui voudrait dire que le retour de l'inflation, eh bien en fait plus pour la décroissance que les discours politiques. Et vous, vous en pensez quoi? --- La chronique économique d'Amid Faljaoui, tous les jours à 8h30 et à 17h30 sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.