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Chronique Economique

Drôle de parallèle entre la démission de Liz Truss et notre Indexation automatique des salaires

4 min

| Publié le 21/10/22

Liz Truss, voilà une femme qui voulait suivre les pas de Margaret Thatcher qui, elle, a dirigé son pays d'une main de fer pendant douze ans. D'où son surnom d'ailleurs de Dame de fer. Liz Truss n'aura au final duré que 44 jours comme Premier ministre de la Grande Bretagne. C'est un triste record historique et c'est surtout un échec qui appelle d'ailleurs plusieurs commentaires. Le premier c'est que nous sommes dans un monde de communication, c'est une évidence, mais cela ne suffit pas. En démissionnant avec fracas sous la pression de ses collègues conservateurs, Liz Truss vient enfin de comprendre l'expression française "L'habit ne fait pas le moine". L'autre leçon de cette démission, c'est que les marchés financiers sont plus forts que les gouvernements. Les politiques de gauche pensent souvent que les marchés financiers sont contre la gauche. Non, ils sont contre les erreurs de raisonnement, ils sont contre les erreurs de logique. Liz Truss a voulu aller vite, trop vite, en diminuant les impôts mais sans expliquer comment elle allait financer ce manque à gagner. Bref, c'était de l'économie vaudou et les marchés financiers l'ont immédiatement compris et l'ont immédiatement sanctionnée par la hausse brutale des taux d'intérêt. Au point que la banque centrale britannique a dû agir en toute urgence pour éviter la catastrophe. Liz Truss a ensuite sacrifié son ministre des Finances, infidèle à elle. Le nouveau ministre des Finances, aussitôt nommé, n'a rien trouvé de mieux que de jeter aux orties tout le programme de baisse des impôts de la soi disant nouvelle dame de fer qui n'aura régné, en tout et pour tout, que 44 jours. L'autre leçon de cette démission éclair, c'est qu'en période de crise, il ne faut jamais, au grand jamais, donner l'impression que l'on peut aider les riches. C'est suicidaire. Les entrepreneurs belges, qui vont donc souffrir de l'indexation automatique des salaires en janvier, ne doivent pas se torturer l'esprit. Malheureusement pour eux, ils n'y échapperont pas. Ils auront beau dire que cette indexation, aveugle, automatique, de 10 %, voire plus, est suicidaire pour les entreprises belges. Notre Premier ministre Alexander De Croo l'a encore répété: faire un saut d'index serait un très mauvais signal en ces temps de crise du pouvoir d'achat. Et ce n'est certainement pas la démission de Liz Truss qui risque donc de le faire changer d'avis. Et pendant ce temps là, le parti conservateur britannique doit se doter très rapidement d'un cinquième dirigeant en moins de six ans. A ce rythme là, comme le disent certains commentateurs, le nouveau roi Charles III pourrait battre le record de sa mère qui, durant son très long règne, a côtoyé quinze Premiers ministres. Et quant à Liz Truss, elle aura le temps de méditer ce vieux proverbe "A parier sur du vent, on récolte des courants d'air". --- La chronique économique d'Amid Faljaoui, tous les jours à 8h30 et à 17h30.