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La Trois

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Histoire

Capitalisme américain, le culte de la richesse

03 - Qui veut gagner des milliards ?

52 min

| Publié le 29/10/24

1980. Avec Ronald Reagan les conservateurs prennent leur revanche et ferment la parenthèse libérale. L'économie est dérégulée et les impôts massivement baissés. Les riches recommencent à s'enrichir au même rythme qu'avant le krach de 1929. Parallèlement, la prophétie de Moore - qui prévoit que la puissance de calcul des microprocesseurs doit doubler tous les deux ans - anime toute la Silicon Valley et permet de réduire la taille des ordinateurs. La micro-informatique devient le nouvel Eldorado. La figure du génie visionnaire dans son garage, inventée par HP et reprise par Apple, renouvelle le mythe du self-made-man, pendant qu'une nouvelle culture se développe dans la Silicon Valley : management à la cool en échange d'une implication sans limite des salariés qui peuvent espérer faire fortune grâce aux stock-options. Le déploiement d'internet à partir de 1995 va accélérer la concentration du capital autour de cinq firmes majeures : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, les GAFAM, alors que les monopoles ne sont plus démantelés. Bill Gates et quelques autres milliardaires remettent la philanthropie au goût du jour, mais ne servent que de paravents au reste des riches américains qui en réalité donnent peu. Maîtrisant la législation ils s'octroient toujours plus d'exonérations fiscales, tandis que les multinationales américaines échappent à l'impôt grâce à un paradis fiscal : l'État du Delaware.La dramatique crise financière de 2008 n'entraîne aucune tentative de régulation des marchés financiers, et en 2010, la Cour suprême dérégule les dépenses électorales : la démocratie redevient la chasse gardée des millionnaires. Un nouveau récit capitaliste s'est imposé autour de la figure du génie visionnaire de la Silicon Valley. Et l'acteur principal de ce récit, l'État fédéral, a été effacé. En effet, pour conserver son rang de première puissance mondiale, l'Amérique ne peut investir des sommes colossales que grâce aux impôts payés par les vaches à lait du système : les petites entreprises, les pauvres et la classe moyenne. Le deuxième grand absent de ce récit en est l'unique bénéficiaire : l'élite américaine, qui s'enrichit sans limite dans une discrétion absolue.

Casting et équipe

Réalisateur

Tourbe Cédric