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Book-box : "J'traîne des pieds" Olivia Ruiz

Book-Box avec Lucile Poulain

3 min

| Publié le 27/06/22

Aujourd’hui on fait la part belle au second roman d'Olivia Ruiz bien sûr, « Écoute tomber la pluie » aux éditions JC Lattès. Mais qui dit Olivia Ruiz, dit avant tout musique!  "J'traîne des pieds" sorti en 2005, issu de son deuxième album "La femme chocolat", premier gros succès commercial et critique de la chanteuse après sa participation très remarquée dans l'émission télé La Star Ac, raconte son enfance passée au cœur d'un café de Marseillette, petite ville du sud de la France. Hein-hein, ça vous rappelle rien ? C'est en effet le décor qu'elle a utilisé pour nous conter l'histoire de ses grandes tantes espagnoles dans ce deuxième livre, qui tenaient d'une main de fer ce fameux café appelé « La terrasse », comme dans la chanson... ! Alors vous en conviendrez assez aisément, de "J'traîne des pieds" aux Vieux de la vieille, il n'y a qu'un pas!  Et oui, avant d'être un classique du cinéma de Gilles Grangier sorti sur les écrans français en 1960, c'est un roman de René Fallet, paru deux ans auparavant. Mais ne vous y trompez pas, derrière la célèbre gouaille provocatrice de ce petit-fils de paysan et fils de cheminot, à la plume populaire et populiste, se cache à peine une immense sensibilité, qu'on pourrait presque qualifier de naïve tant elle est dévouée à la cause de ses histoires. Maintenant, chez Olivia Ruiz on a ces femmes du Sud, Rita, Carmen, Leonor, Cali, qui sont les visages d’une province métissée, survivantes solaires prêtes à en découdre avec le destin. Ce monde à l’envers ce serait des hommes parisiens privilégiés, riches, sans scrupules et voués aux desseins d’une tragédie grecque… Et bien ça, c’est justement le décor de Maurice Druon en 1948 de sa célèbre trilogie « Les Grandes Familles » (ou La fin des hommes pour les puristes), et dont le premier tome remporte le Prix Goncourt la même année. Le roman fascine tout le monde et surtout Denys de la Patellière qui l’adapte au cinéma dix ans plus tard, avec Jean Gabin en tête d’affiche.