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Arménie: protestations contre contre l'ex-président, futur premier ministre, des dizaines de blessés

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| Publié le 17/04/18

Des dizaines de personnes ont été blessées lundi à Erevan, la capitale arménienne, lors d'affrontements entre la police et des manifestants protestant contre le maintien au pouvoir de l'ex-président Serge Sarkissian, proposé au poste de Premier ministre. Les manifestants ont voulu se rendre au Parlement, après avoir défilé dans le centre-ville, à l'appel du leader de l'opposition Nikol Pachinian, et ont bloqué les rues principales, a constaté une journaliste de l'AFP. Empêchés d'avancer par des barbelés installés non loin du Parlement par la police, dont d'importants effectifs ont été déployés sur place, les manifestants ont tenté de forcer le passage et la police a alors utilisé des grenades assourdissantes. Au total, 46 personnes, parmi lesquelles M. Pachinian et six policiers, ont sollicité une assistance médicale pour des blessures occasionnées par les barbelés et des fragments de grenades assourdissantes, selon le ministère de la Santé.  "Nous sommes des personnes pacifiques. Notre objectif est d'empêcher -- sans violence ou recours à la force -- Serge Sarkissian de diriger le pays pour la troisième fois consécutive", a assuré plus tôt dans la journée M. Pachinian, alors que les manifestants scandaient à ses côtés "l'Arménie sans Serge!". De son côté, le Parquet général arménien a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "troubles massifs". Le Parti républicain au pouvoir a pour sa part officiellement présenté lundi au Parlement la candidature de Serge Sarkissian, 63 ans, au poste de Premier ministre. Personne ne pourra nous empêcher Le vote à l'issue duquel M. Sarkissian devrait être sans surprise élu à ce poste clé dans cette ex-république soviétique du Caucase est attendu mardi. "Le peuple a fait son choix lors des élections législatives en votant pour le Parti républicain. Et c'est le droit du parti qui a la majorité d'élire le Premier ministre", a déclaré à l'AFP le porte-parole du parti au pouvoir et vice-président du Parlement arménien, Edouard Charmazanov. "Personne ne pourra nous empêcher demain de voter pour notre candidat Serge Sarkissian", a-t-il assuré. Les protestations secouent depuis vendredi Erevan où plus de 4.000 personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer l'intention de l'ancien président arménien de rester au pouvoir en tant que chef du gouvernement. Le nouveau président arménien, Armen Sarkissian, qui a le même nom de famille que son prédécesseur sans pour autant avoir de lien de parenté avec lui, a pour sa part prêté serment la semaine dernière. Ses fonctions sont devenues largement protocolaires depuis la réforme constitutionnelle de 2015 qui a transformé l'Arménie en république parlementaire, où le pouvoir exécutif réel est entre les mains du Premier ministre. L'opposition affirme que cette réforme avait pour unique but de maintenir au pouvoir le prorusse Serge Sarkissian, ancien officier de l'armée, qui occupait le poste de président depuis 2008 après avoir déjà été Premier ministre en 2007-2008. La victoire de M. Sarkissian à la présidentielle de 2008 avait provoqué des affrontements à Erevan entre policiers et partisans du candidat malheureux de l'opposition, qui avaient fait 10 morts. Les derniers rassemblements d'ampleur en Arménie remontent à juillet 2016, quand des opposants appelant au départ des autorités avaient retenu des otages pendant deux semaines dans un commissariat d'Erevan. Les partisans de ces preneurs d'otages, hostiles au gouvernement, avaient alors manifesté en masse, et de violents affrontements avaient eu lieu avec la police.