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A Lourdes, des victimes de pédophilie réclament des "actes"

| Publié le 04/11/18

Pour la première fois, des victimes de pédophilie dans l'Eglise ont rencontré ce samedi les évêques de France réunis à Lourdes et attendent désormais "des actes" forts de l'épiscopat, qui a promis la "tolérance zéro" sans toutefois annoncer de nouvelle mesure concrète. "C'est un jour historique, avec une considération de la parole inédite", s'est félicité une de ces victimes, Olivier Savignac, après la rencontre avec des prélats qui a pris la forme de petits groupes de travail, à huis clos, et s'est conclue par une conférence de presse commune. "Maintenant on attend des actes, à court, moyen et long terme (...) Nous continuerons à bousculer l'Eglise s'il le faut", a-t-il mis en garde. "Cela va nous aider à aller de l'avant", a souligné Véronique Garnier, une autre victime présente dans la cité pyrénéenne où se déroule le "parlement" de la Conférence des évêques (CEF) jusqu'à jeudi. Abus "spirituel", cas anciens ou prescrits, prévention, aspects judiciaires ou canoniques (selon la loi de l'Eglise) ont été abordés lors de ces petits comités. Mais très peu d'annonces concrètes en sont ressorties côté épiscopat, hormis l'idée de renforcer la prévention notamment au catéchisme, comme l'a souligné Mgr Luc Crépy, l'évêque chargé des questions de pédophilie au sein de la CEF, lors de la conférence de presse. Selon lui et deux autres prélats, tous les évêques, y compris ceux accusés de non-dénonciation d'agressions pédophiles comme le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, ont participé à ces forums et "des choses fortes" ont été dites. Pour le président de la CEF Mgr Georges Pontier, "il y a eu la prise de conscience" qu'il fallait "travailler avec les victimes" alors qu'"avant ce n'était pas dans la tête de tout le monde". Peu avant, Mgr Crépy avait estimé que ces rencontres n'étaient "pas un aboutissement" mais "un début", l'idée étant de réussir à mettre en place "la tolérance zéro". En ouvrant les travaux du "parlement" de la CEF samedi matin, son président Mgr Georges Pontier avait dit sa détermination à réparer "la blessure" des victimes, devant les quelque 120 évêques réunis dans l'hémicycle Sainte-Bernadette du sanctuaire marial. L'Église catholique est sous pression après la révélation de nouveaux scandales cet été à l'étranger, mais aussi encore cette semaine en Vendée, où l'épiscopat a annoncé qu'il enquêtait sur des faits de pédophilie entre 1950 et 1979, dans deux établissements du département.