Nous sommes le 8 juin 1903, à Paris. Nous allons assister à un événement dont l’annonce a fait grand bruit : il s’agit de la vente des fresques de la villa romaine de Boscoreale. Une villa située près de Pompéi et sinistrée, ensevelie sous les cendres,  elle aussi, lors de l’éruption du Vésuve en 79. Les antiquaires napolitains chargés de la vente, Cesare et Ercole Canessa, ainsi que leur correspondant parisien Arthur Sambon, ont assuré au catalogue illustré une formidable diffusion. Les plus grades institution sont présentes : Louvre, Metropolitan Museum de New York, Amsterdam …  ainsi que la fine fleur des collectionneurs. Parmi eux : Raoul Warocqué, riche industriel belge, propriétaire du château de Mariemont, bien décidé à ne pas revenir bredouille. Et il ne fera pas le déplacement pour rien. C’est sur les tracesde la villa romaine de Boscoreale que nous vous emmenons, aujourd’hui.

Nous sommes le 3 novembre 1903. Le territoire de Panama, après bien des tentatives, fait officiellement sécession d'avec la Colombie. La création du nouvel Etat, même si son peuple en réclamait l’indépendance,  n'a rien d'un mouvement spontané. Elle a été fortement soutenue par le gouvernement américain qui avait, dans la région, de vastes intérêts économiques, principalement en matière de liaisons maritimes entre l'océan Atlantique et l'océan Pacifique. Si aujourd’hui ce petit Etat, de moins de quatre millions d’habitants, est à la Une, le plus souvent,  pour des raisons fiscales, son histoire mouvementée connut un autre scandale retentissant : celui du canal de Panama. En route pour l’extrémité sud de l’Amérique centrale.

PANAMA, D’UN SCANDALE À L’AUTRE

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes le 04 juin 1903. Devant le prestigieux parterre « d’immortels » qui composent cette vénérable institution qu’est l’Académie française, l’auteur de « Cyrano de Bergerac » prononce son discours de réception : « Messieurs, Je n’ai jamais été plus tenté de ne pas parler en prose. Au moment d’entreprendre ce discours, j’aurais volontiers recouru, pour me donner de la hardiesse, à une fiction d’auteur dramatique.  Il m’eût été commode d’imaginer que j’écrivais une pièce dans laquelle il arrivait à un tout indigne poète ce qui vient, paraît-il, de m’arriver ; et vous conviendrez, Messieurs, qu’une pièce où il y a de ces invraisemblances ne saurait être qu’en vers. « Supposons », me serais-je dit, « que j’en suis à la grande scène de la réception, au discours à faire ; il faut que mon personnage affronte l’illustre et terrible Compagnie... »  C’était du théâtre héroïque ; j’y aurais peut-être réussi ; j’aurais eu pour mon héros de plus abondantes bravoures que pour moi-même ; et j’aurais fait mon discours en croyant faire le sien.  Mais j’ai pris garde que je ne devais pas chercher à me faciliter l’épreuve ; je m’abstiendrai donc du langage qui m’est le moins étranger, encore qu’il soit peu raisonnable de doubler les émotions, et de vouloir débuter ensemble sous la Coupole et dans la prose… » Si son héros, Cyrano, a traversé les années avec constance, la mémoire d’Edmond Rostand fut bien vite malmenée. Partons sur les traces d’un homme qui ne cessa de douter.

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VILLA DE BOSCOREALE ET ÉRUPTION DU VÉSUVE

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