Le mercredi 06 décembre 2013, l’Assemblée nationale française, par un vote solennel, adopte le texte de loi qui renforce la lutte contre le système prostitutionnel en pénalisant les clients des prostituées . 161 ans plus tôt, naissait, dans la misère du monde ouvrier, celle qui allait devenir, sous la plume d’Emile Zola, une des plus grandes courtisanes du Second Empire : Nana. Un personnage qui aurait été inspiré par Blanche d’Antigny, actrice médiocre mais demi-mondaine de haute volée. Elle connaitra la splendeur, ruinera les hommes, et mourra dans l’oubli. « Nana »,  « La dame aux camélias », « Splendeurs et misères des courtisanes »… la littérature a rendu éternelles ces pourvoyeuses de plaisirs. Autant d’hommages admiratifs, cruels, parfois misogynes. On les appelle aussi, en y mettant des nuances, les grisettes, les cocottes, les grandes horizontales ou encore les lorettes.

Au coeur du Parc du Cinquantenaire, dans le musée éponyme, la « Galerie des Machines » de l’Exposition nationale de 1880 à donner naissance, au cours des ans,  au Hall de l’aviation. Cet immense ensemble de  mètres de long, 70 mètres de large et 40 mètres de haut a été le théâtre d’activités les plus diverses : des foires commerciales aux salons de l’aviation. Pendant quelques années, l’endroit a même servi d’entrepôt pour des objets étranges tels que bunkers allemands et fragments de façade. Dès 1972, l’endroit a reçu son affectation actuelle de musée de l’aviation. Des premières expérimentations de vol (notamment belges) aux F 16 en passant par les Spitfire, les Caravelles et les "Pous volants", exploration en piqué dans l'histoire de ces drôles de machines et de leur musée.

LA GALERIE DES MACHINES

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes entre le 16 octobre 1879 et le 5 février 1880. C’est sous la forme d’un feuilleton que le quotidien, le Voltaire, crée un an plus tôt, publie le neuvième tome des « Rougon-Macquart » la formidable saga d’Emile Zola sous-titrée « Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire ». Nana, fille de misère se prostituera et deviendra une grande courtisane avant de finir tragiquement. Au chapitre 14, l’auteur écrit : « Nana restait seule, la face en l’air, dans la clarté de la bougie.  C’était un charnier, un tas d’humeur et de sang, une pelletée de chair corrompue, jetée là, sur un coussin. Les pustules avaient envahi la figure entière, un bouton touchant l’autre ; et, flétries, affaissées, d’un aspect grisâtre de boue, elles semblaient déjà une moisissure de la terre, sur cette bouillie informe, où l’on ne retrouvait plus les traits. Un œil, celui de gauche, avait complètement sombré dans le bouillonnement de la purulence ; l’autre, à demi ouvert, s’enfonçait, comme un trou noir et gâté.  Le nez suppurait encore.  Toute une croûte rougeâtre partait d’une joue, envahissait la bouche, qu’elle tirait dans un rire abominable.  Et, sur ce masque horrible et grotesque du néant, les cheveux, les beaux cheveux, gardant leur flambée de soleil, coulaient en un ruissellement d’or.  Vénus se décomposait.  Il semblait que le virus pris par elle dans les ruisseaux, sur les charognes tolérées, ce ferment dont elle avait empoisonné un peuple, venait de lui remonter au visage et l’avait pourri. La chambre était vide.  Un grand souffle désespéré monta du boulevard et gonfla le rideau. » La si touchante héroïne de Zola se meurt de la syphilis.

1000 Jours dans l’Histoire
LES LORETTES, PARIS CAPITALE MONDIALE DES PLAISIRS

Tag(s)

1000 Jours dans l’HistoireLES LORETTES, PARIS CAPITALE MONDIALE DES PLAISIRS

Tag(s)

1000 Jours dans l’Histoire
LES LORETTES, PARIS CAPITALE MONDIALE DES PLAISIRS