Le Canard Enchainé fête un siècle d’esprit libre, de contestation et de dérision de l’ordre, de révélations et de caricatures engagées. Débutée en 1916, en pleine première guerre mondiale, dans un climat de propagande et de censure, l’histoire de ce journal singulier côtoie les dénonciations des totalitarismes et des guerres du 20e siècle, mais également les scandales politico-financiers, les lâchetés, l’autoritarisme ou les petites et grandes traitrises des Mitterand, Chirac, Sarkozy… et les révélations sur la collaboration des préfets Bousquet et Papon. Retour sur 100 ans d’indépendance d’esprit et de rigueur avec Nicolas Brimo, journaliste et administrateur du Canard Enchainé.

Nous sommes entre le 23 août 1916 et le 21 mars 1917, au camps de prisonniers de Göttingen, dans le Land de Basse-Saxe, en Allemagne. Dès qu’il le peut, le soldat belge Albert Delahaut rejoint la troupe francophone du Théâtre du Rayon de Soleil. C’est là que nous le retrouvons le 10 décembre. Une critique, parue dans le camp,  en témoigne : « Après avoir assisté à une humoristique satire des mœurs carolorégiennes (…) et de ce que le camp pouvait fournir de meilleur, la direction, avec une maîtrise et une célérité remarquable, nous monta « Le Mariage de Mlle Beulemans ». Ce chef-d’œuvre, dont tout Belge connaît à fond et les interprétations diverses et les moindres détails scéniques, fut enlevé avec le brio que son succès universel demandait. Notre jeune première Albert Delahaut ne fit pas mentir les potins (…). Il nous esquissa une Suzanne malicieuse, gracieuse, en un mot délicieuse… » Albert ne s’arrête pas là puisque le 21 janvier 1917, c’est à une reprise de « La Petite Chocolatière » que l’on assiste : Delahaut, nous dit-on, y  campe une Benjamine jeune, vive, élégante, sentimentale, aux gestes et réparties spontanés (…) Le jeune homme montera encore sur scène, à Göttingen, jusqu’à son transfert à Cassel en mars 1917. Des spectacles dans camps de prisonniers, c’est une réalité, assez peu connue, de la Première Guerre mondiale.

LES SPECTACLES DANS LES CAMPS DE PRISONNIERS

1000 Jours dans l’Histoire

1914-1918. Les hommes partent au front. Derrière le soldat qui s’en va, il y a une épouse, des parents, des enfants. En ce début de vingtième siècle, la cellule familiale est un élément central de la vie sociale. Une famille qui, malgré tout, malgré la violence du conflit, va continuer de vivre selon les rites établis. Les rites de baptêmes, de mariages, de funérailles. On s’adapte, mais on ne renonce pas. Jevous propose de suivre la famille Fabry. Les frères Fabry : Paul, Jean et Louis. Trois frères au cœur de la Grande Guerre.

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LES 100 ANS DU CANARD ENCHAINÉ

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