En 30 avant notre ère, après être restée longtemps en dehors de la domination romaine, l’Égypte est finalement conquise et devient une province de Rome. Rome fonctionne, depuis sa naissance au 8e siècle avant notre ère, comme une véritable éponge culturelle, et l’Égypte n’échappe pas à la règle : si, d’une part, l’Égypte est romanisée, d’autre part, Rome est « égyptisée », et l’influence de cette civilisation exceptionnelle est présente partout dans la Ville éternelle. Que ce soit dans l’art, dans l’architecture, dans l’alimentation, ou encore dans la religion, l’Égypte a laissé sa marque sur Rome.

Nous sommes au début de l’Empire romain,  aux alentours de l’An 01. Date de parution d’un ouvrage qui va révolutionner les rapports amoureux. Il est signé Ovide, il s’intitule « L’Art d’aimer ». Le poète latin écrit : «  Jusqu'ici ma muse, portée sur un char aux roues inégales, t'a indiqué les lieux où tu dois tendre tes filets et choisir une maîtresse. Maintenant, je vais t'apprendre par quel art tu captiveras celle qui t'a charmé; c'est ici le point le plus important de mes leçons. Amants de tous pays, prêtez à ma voix une oreille attentive; et que mes promesses trouvent un auditoire favorable  (…) » Mais avant Ovide, comment faisait-on l’amour ? Dans la préhistoire, à Babylone ou chez les Grecs antiques ? Comment s’aimait-on ? Des premiers hominidés au début de la chrétienté, c’est à une histoire de la sexualité que l’on vous convie ».

UNE HISTOIRE DE SEXUALITÉ

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes en 37 avant notre ère. Dans son recueil de poèmes « Les Bucoliques », Virgile écrit : « Omnia vincit amor et nos cedamus amori », « l'Amour vainc tout et nous aussi, cédons à l'amour. » Les habitants de Pompéi semblent avoir appliqué ces vers à la lettre. Dans le décor de la cité, le sexe est partout. Qu'ils soient coulés dans le bronze ou taillés dans la roche, qu'ils prennent la forme d'un bijou ou qu'ils décorent une lampe à huile, les phallus se dressent en grand nombre. Un phallus qui sert à conjurer le mauvais œil et qui donc n'a rien d'obscène. Et puis la culpabilité à l'égard des plaisirs du sexe, telle qu’elle va s’exprimer avec le christianisme n'a pas cours dans le monde romain. On pratique avec insistance, mais apparemment avec innocence, dira un directeur des fouilles de Pompéi, ce que nous considérons comme des perversions. Tout cela c’était avant l’année 79, celle de l’éruption du Vésuve.

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L’ÉGYPTE À ROME : MARIAGE DE DEUX CIVILISATIONS

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