En 1792, sous la Révolution Française, une vingtaine de Carmélite sont expulsées de leur couvent. Durant 22 mois, elles vont vivre clandestinement avant d’être emprisonnées sous la Convention. Jugées hâtivement, 16 d’entre elles seront exécutées le 17 juillet 1794. L’écrivain Georges Bernanos s’est emparé de ce fait historique et en a tiré un texte en 1947 : le Dialogue des Carmélites. Auteur ouvertement chrétien, il donne à ce texte des thèmes qui dépassent largement le contexte de la Révolution.

Spoliation, conquêtes artistiques, confiscation, dommages de guerre, trophées de guerre.... Bien des appellations pour parler de ces milliers d’œuvres d’art qui ont été déplacées au cours des siècles, puisque aussi bien les Anciens Pays Bas, que la Principauté de Liège ont à la fois changé d’obédience, dépendant de l’Autriche, puis des Pays Bas, mais aussi, ont été envahis-libérés par les Armées Révolutionnaires Françaises en 1794, mais aussi par l’Empire de Napoléon 1er, puis à nouveau libérés-envahis... 
 Et donc: beaucoup de tableaux, pour ne parler que de ceux-ci, ont pris la route de Paris, de Vienne, d’ailleurs... pour revenir dans notre territoire, mais, pas toujours les mêmes. Quelques fois si, sans parler de ceux qui ont disparu, que l’on a cherché... qui auraient dû être en France, mais finalement ne le sont pas... Bruxelles n’était-il pas qu’un “musée de Province” ? Pierre Yves KAIRIS est chef de service à l’IRPA, Docteur en Histoire de l’Art, Chargé de Mission, et il se penche pour nous sur le sujet. Car, ce n’est pas un sujet simple. Et, qui plus est: il reprend un semblant d’actualité: ne parle-t-on pas dans quelques Cercles de “récupération” de tableaux, de sculptures, bref, de Chef d’Œuvres de l’Art Flamand et Liégeois, disséminés ici ou là depuis quelques siècles ? Mais avec quelle légitimité ? Sous quel prétexte ? Pour les mettre où ? Un musée est par essence un lieu de décontextualisation de l’Art… Et, surtout: où s’arrête-t-on ? Que devrait “on” rendre? Et à qui ? Que serions “nous” en droit de réclamer ? Et à qui ?

WANTED: CHEFS D’ŒUVRES D’ART FLAMAND ET LIÉGEOIS

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes à la toute fin du dix-huitième siècle. À la suite de la victoire de l’armée française à Fleurus, le 26 juin 1794, un régime d’occupation est imposé en Belgique. Afin de maintenir l’ordre public, des comités de surveillance sont installés dans les principales villes du pays. Leur tâche consiste à mener des enquêtes, sur base soit des dénonciations spontanées soit des rapports des agents secrets qu’ils emploient. Il s’agit, en fait,  d’une véritable police politique. Installés en septembre, ces comités, très décriés, sont supprimés en février 1795. Par ailleurs, Les instructions venues de Paris sont claires :  Il faut « dépouiller la Belgique de subsistances, de chevaux, de cuirs, de draps, de tout ce qui peut être utile à notre consommation… Faire circuler les assignats, établir des contributions, enlever tout l’argent possible … Il faudra même, pour embellir Paris, y envoyer sans retard les œuvres d’art qui font de ce pays « le plus beau de l’univers » .

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LE DIALOGUE DES CARMÉLITES

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