Nous sommes le 17 juillet 1676, à Paris. Marie-Madeleine d’Aubray, épouse du sieur marquis de Brinvilliers, dûment convaincue d’avoir fait empoisonner son père et ses deux frères, ainsi que d’avoir attenté à la vie de sa sœur, perd la tête en place de Grève. Juste avant d’être décapitée, la marquise de Brinvilliers a fait amende honorable devant le portail  de la cathédrale Notre-Dame. Lorsque le lieutenant-général La Reynie se plonge dans le dossier, c’est la stupéfaction : sorcières, empoisonneuses, prêtres indignes, grands seigneurs, messes noires et sacrifices de nouveau-nés, les ramifications de l’affaire sont profondes. L’entourage de Louis XIV lui-même est éclaboussé. On cite le nom de sa favorite,  Madame de Montespan. L’Affaire des poisons sera le plus grand scandale du règne du roi-Soleil.

Nous sommes en 1679, dans le « journal de santé de Louis XIV », le médecin Antoine d’Aquin transcrit le résultat de ses observations à l’issue du rituel du Grand lever du roi : « une grande quantité de légumes et particulièrement de pois qui nous paraissent encore tout entier dans les selles aussi bien que beaucoup de gros morceaux d’artichauts tout indigestes ». Neuf ans plus tard, il ajoute : « le ventre du roi s’ouvrit assez amplement avec beaucoup de crudités et matières indigestes dont l’évacuation apporta le calme à cette petite bourrasque. » En 1691, il souligne que « la nature se trouvant trop chargée … le ventre du roi s’ouvrit tout le jour : il se présenta douze ou quinze fois à la garde-robe, vida quantité de bile ». Conclusion : Louis XIV était un goinfre et ne digérait pas toujours bien !

LES MÉDECINS DE MOLIÈRE AU CHEVET DE LOUIS XIV

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes le 16 décembre 1675,  dans la Vieille Église de Delft. C’est là qu’un peintre de quarante-trois ans est enseveli. Il laisse derrière lui onze enfants dans une situation matérielle catastrophique. Au mois d’avril suivant, son épouse, Catharina,  adresse des pétitions aux Hautes Cours de Hollande et de Zélande pour obtenir des lettres de cession à ses créanciers, elle invoque les conditions désastreuses causées par la guerre et par la disparition de son mari. Elle obtient gain de cause et le 15 mars 1677, on organise une vente des tableaux de la succession. Vingt-et-une œuvres sont dispersées. Plus tard encore, après la mort de Catharina, les dernières toiles sont vendues aux collectionneurs de Delft qui les enferment dans leurs cabinets. Pendant plus de deux siècles le nom du peintre est oublié. Le nom de Johannes Vermeer.

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L’AFFAIRE DES POISONS

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