1000 Jours dans l’Histoire

LA GRÈVE GÉNÉRALE

Nous sommes en 1906. Dans son ouvrage « L'évolution, la révolution et l'idéal anarchique », Élisée Reclus, militant et théoricien anarchiste, né en Gironde, créateur de l’Université Nouvelle, à Bruxelles, écrit : « Il y a quelques années, un nouveau mot de ralliement, « Grève générale », éclata dans les ateliers. Ce mot parut bizarre, on le prit pour l’expression d’un rêve, d’une espérance chimérique, puis on le répéta d’une voix plus haute, et maintenant il retentit si fort que maintes fois le monde des capitalismes en a tremblé. Non, ajoute-t-il, la grève générale et j’entends par ce mot, non pas la simple cessation de travail, mais une revendication agressive de tout l’avoir des travailleurs ; non, cet événement n’est pas impossible ; il est même devenu inévitable, et peut-être prochain. Salariés anglais, belges, français, allemands, américains, australiens comprennent qu’il dépend d’eux-mêmes de refuser, le même jour, tout travail à son patron, d’occuper ce même jour l’usine à leur profit collectif et ce qu’ils comprennent ou du moins pressentent aujourd’hui, pourquoi ne le pratiqueraient-ils pas demain, surtout si la grève des travailleurs s’ajoutent à celle des soldats ? »