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La Première

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Histoire

1000 Jours dans l’Histoire

COLETTE ET SES AMIES DURANT LA GRANDE GUERRE

26 min

| Publié le 15/06/17

Nous sommes le 25 août 1914. Dans un article qui paraît dans le journal Le Matin, Colette écrit : « Il faut dire, il faut chanter leur courage, leurs mérites inattendus, leurs vertus toutes neuves qui fleurissent nombreuses et sans effort. Il faut les louer toutes, et celles qui «font quelque chose», et celles qui ne font rien, rien qu'attendre quelqu'un, espérer, croire, qui ne font rien, sinon se taire, manquer de presque tout et ne pas le dire ; rien, que se cacher pour donner pudiquement la moitié de leur strict nécessaire. On saura, Dieu merci, les noms de quelques-unes de celles qui «font quelque chose», qui sont les stratégistes soudaines de la charité, sachant troquer, trier et secourir en grand les malades et les pauvres - on ignorera tout des autres. Je voudrais au moins signaler l'existence de ces autres, obscures, innombrables : il s'agit de ma voisine, de la vôtre, de la petite dame d'en face qui secoué timidement par la fenêtre son chiffon à poussière - il s'agit de la modeste boutiquière d'une vieille rue de Passy, de toutes ces silencieuses, ces entêtées qu'on voit passer vite, plus pressées de rentrer et d'agir que de parler… »