Nous sommes le 15 mai 1615, à Bruxelles. Invitée,  par la guilde des arbalétriers, à assister à la cérémonie du « Tir de Roy » , l’Infante d’Espagne, Isabelle, reine des Pays-Bas, exprime son désir de participer à l’exercice. Qu’à cela ne tienne, on aligne sa majesté parmi les tireurs. L’Infante vise et, chose merveilleuse et extraordinaire,  libère la colombe blanche retenue par un ruban rose, au haut de l’église. C’est alors dans la liesse populaire qu’Isabelle est proclamée Roy (et non reine) de tir au Grand Serment de Notre-Dame au Sablon.

Nous sommes en 1617. Dans son « Traité théologico-philosophique de la vie, de la mort et la résurrection, dédié aux Frères de la Rose-Croix » , Robert Fludd, médecin , physicien , astrologue et mystique anglais, écrit : « Il n’est pas d’exemple qu’il y ait eu un siècle où, parmi les ténèbres générales, il ne se soit pas trouvé quelques élus qui aient vu la lumière et possédé la connaissance. » Les frères de la Rose-Croix , dont il est ici question, seraient à l’origine d’écrits scandaleux, contenant un message subversif adressé à l’humanité. Cet ouvrage, comme quelques autres dans l’histoire,  a connu la mise au secret, le rejet, la destruction parfois,  l’oubli, puis la réapparition. Partons sur les traces de quelque uns de ces livres maudits.

L'HISTOIRE DES LIVRES MAUDITS

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes le 02 juin 1613. Un capitaine de navire portugais, de retour d’une expédition au large de Sainte-Hélène, raconte : « … venus de l’autre côté de l’île, s’approchèrent quatre navires hollandais avec moult artillerie et nombre de soldats. Les Hollandais, lorsqu’ils virent nos navires, firent voile droit sur eux et s’approchant avec grandes démonstrations de joie, sonnant de toutes leurs trompettes bâtardes, montrèrent combien ils étaient sûrs d’une capture facile. Des deux côtés, on commença le combat et on fit parler l’artillerie haut et fort. Les nôtres combattirent avec un tel cœur qu’un des plus grands navires ennemis fut envoyé par le fond, un autre se trouva fort merveilleusement avarié et fut obligé de quitter le combat, son château avant fracassé, les autres si mal traités qu’ils résolurent s’enfuir, abandonnant à nos gens une complète victoire. » Le 02 juin 1613, le Witte Leeuw, fierté de la Compagnie des Indes orientales unifiées,  s’enfonce dans les mers pour des siècles et des siècles.

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TIR À L'ARBALÈTE À L'ÉGLISE DU SABLON

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