En 1648, le Traité de Westphalie redessine les frontières entre les royaumes et les empires, et facilite l’essor de la cartographie moderne. Naturelles, artificielles, identitaire ou imaginaires, frontières et les zones frontalières sont de nos jours sujettes à toutes les craintes. Alors que certains pays y compris au sein de l’Union Européenne clôturent leurs frontières, ou, comme les Etats-Unis, veulent matérialiser celle qui les sépare du Mexique par un mur, la fondation Boghossian propose avec l’exposition d’art contemporain « Frontières imaginaires » de revisiter les notions et l’histoire des frontières et de la cartographie.

Nous sommes au milieu du dix-septième siècle. La France connaît une période de révoltes face à la montée de l’autorité. C’est la Fronde. Le cardinal Mazarin, le ministre le plus important du gouvernement, en subit les foudres et fait l’objet de ce que l’on appellera les « mazarinades », des pamphlets violents. L’une des toutes premières date de la fin de 1648 : « (…) il est advenu qu'un étranger nommé Jules Mazarin s'est installé dans ce souverain ministère où il n'a été élevé par sa naissance ni par aucun service notable rendu à cet État ni par aucun mérite, vu que l'on sait qu'il est sicilien d'origine et naturel sujet du roi d'Espagne, de très sordide naissance, qui a été valet en divers endroits à Rome après y avoir servi même dans les plus abominables débauches de ce pays-là, et s’étant poussé par ses fourbes plaisanteries et intrigues, de telle action est venu en France, où il s’est introduit par les mêmes moyens dans l’esprit de ceux qui gouvernaient (…) » Jules Mazarin un italien au sommet de la France.

MAZARIN L'ITALIEN

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes en 1647, Claude Favre de Vaugelas, grand grammairien, publie ses « Remarques sur la langue française ». Son ouvrage va influencer profondément l’Académie française dont il est membre. Vaugelas est un élitiste qui n’hésite pas à affirmer que « le mauvais se forme du plus grand nombre de personnes (…) et le bon ,au contraire, est composé non pas de la pluralité, mais de l’élite des voix ». Le bon usage selon lui est  « la façon de parler de la plus saine partie de la cour ». En sommes, si l’on veut bien causer, il faut imiter les proches de la famille royale. L’histoire ne nous dit pas toujours si le prestigieux entourage écrivait sans faute d’orthographe.

1000 Jours dans l’HistoireLES FRONTIÈRES IMAGINAIRES

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